Heureux Anniversaire ....Sisley , Aristote et Hemingway
Dix belles et heureuses années viennent de s'écouler au rythme du bonheur depuis le jour ou faisant mon jogging je vous découvrais jetés comme de vulgaires détritus aux abords d'une forêt , maigres , affamés le regard triste animé d' yeux si doux et implorants qui semblaient immenses au milieu de vos petits minois pointus..
Une semaine et plus je fis tous les jours et par tous les temps la navette pour venir vous nourrir de lait pour chaton ainsi que de petites boites aux saveurs de poisson un grand panier garni de polaire que j'avais déposé pour que vous puissiez vous abriter des mauvaises pluies d'automne
Quel plaisir chaque jour de vous voir reprendre des forces et comme vous m'attendiez tous trois serrés les uns aux autres ... mais toujours vous refusiez la main ......inutile de penser vous approcher à cet échec permanent de stratagème j'usais avec un panier de transport garni de votre mets favori "quelques St Jacques cuites et émincées " pour vous capturer afin de vous retirer de ce triste endroit pour vous faire vivre enfin dignement dans une maison accueillante et protectrice
De cette " capture " vous me gardâmes rancune et méfiance pendant quelques jours mais très vite le nuage s'évapora .....à mon grand soulagement
En échange et pour vous habituer à moi je vous laissais mon atelier ou vous aimiez dormir blottis entre les bases de mon grand chevalet de noyer .... ou entre les toiles alignées tout contre le mur de beaux refuges pour dormir en sécurité de vous un livre à écrire ne serait pas assez , alors dans ma mémoire je range toutes ces années partagées avec vous
Petit bémol pour les visites chez votre véto , mais toujours très doux pour vous il vous manipulait comme des porcelaines , moi la crainte au coeur que votre séjour en forêt eu été trop longue pour une survie à long terme .....ce fut de très longs et angoissants moments à surmonter mais vous êtes tous trois heureux et en pleine forme parmi nous
Virgile et Foujita qui étaient encore de ce monde vous accueillirent avec beaucoup d' amitié et de tendresse que de folles parties de jeux à travers la maison et ses trois étages ..... ce qui je pense vous facilita grandement votre intégration parmi nous et d'effacer de votre mémoire la notion abandon ....vous aviez à peine ...deux mois !
Aujourd'hui est jour heureux alors Heureux Anniversaire Mes Chats !!!!
A chacun de vous un petit poème
De Charles Baudelaire " Les fleurs du Mal"
C'est l'esprit familier du lieu ;
Il juge , il préside , il inspire ;
Toutes choses dans son empire ;
Peut-être est'il fée , est'il dieu ?
Quand mes yeux , vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant,
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même ,
Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles
Clairs fanaux , vivantes opales ,
Qui me contemplent fixement
Colette " La paix chez les bêtes "
Le matou
" Je suis le matou .
Je mène la vie inquiète de ceux que l'amour créa pour son dur service
Je suis solitaire et condamné à conquérir sans cesse , et sanguinaire par nécessité
De Colette
J'ai vécu ma vie terrestre , ou j'étais noir.
Noir entièrement noir , sans tache blanche au poitrail, ni étoile blanche au front
Je n'avais même pas ces trois ou quatre poils blancs , qui poussent aux chats noirs dans le creux de la gorge , sous le menton .
Quelques phrases pour vous ..... tirées du livre :
Les courriers de la mort de Pierre Magnan "un de mes auteurs favoris"
C'était un chat qui pesait près de sept kilos qui menait Laviolette le bâton haut comme aurait pu le faire une maîtresse qui ne l'eût pas aimé , qui ne lui prodiguait ses caresses que s'il avait faim , un chat capable , après dix jours d'absence , de gratter à la porte et de passer sur les pieds de son maître sans un regard , fonçant droit vers la cuisine en réclamant aigrement tous ses repas manqués et pissant , la queue frétillante , si par hasard on lui faisait faute d'un seul
Laviolette , bien entendu était féru de ce gras maquerau armé de burnes grosses comme des noix et fourré comme un chamoine
Il s'abaissait avec lui aux mots doux mal reçus et aux caresses payées à coup de griffes